L’ultra léger en matière de bivouac fait parfois peur. En tout cas, beaucoup de gens s’y intéressent , envient en ce moment de communion avec la nature mais ne font pas le premier pas. Par manque de connaissances sur le matériel, par crainte et par frein psychologique. Voyons donc comment aborder l’ abri ultra léger pour la première fois, avec quel matériel et dans quelle configuration.
Les freins qui empêchent de passer à l’ abri ultra léger
Le premier pas qui compte vraiment pour s’alléger n’est bien souvent pas de faire des listes ou de se procurer du matériel révolutionnaire. Le facteur le plus important consiste à dépasser ses propres barrières psychologiques.
Dans le cas du bivouac, passer d’une tente double ou mono-paroi à un tarp ou un abri mono-paroi fait peur à bien des randonneurs. Et c’est normal. D’abord parce ce que ce n’est évident pour personne de changer ses habitudes. Et ensuite car on s’expose plus et on se sent “nu” si on visualise sa première nuit sous un tarp.
Lorsqu’on s’abrite sous une tente classique il manque le confort d’un abri en dur ou de la maison mais il subsiste un point commun important : l’aspect fermé. L’ abri ultra léger fait éclater cette bulle de protection puisque vous vous retrouvez en milieu ouvert.
En fait, une fois dans son abri , votre univers ne se referme pas mais s’agrandit. Vous ne fermez pas votre tente mais du coup, votre abri s’étend à votre environnement proche. Faites l’expérience et vous vous rendrez rapidement compte que votre “lieu de vie” est la petite clairière dans laquelle vous vous êtes installé ou le recoin rocheux qui vous offre un abri.
Un des deuxièmes freins psychologique pour passer à l’ abri ultra léger est celui des intempéries. Il est évident qu’on se sent plus vulnérable à même le sol et avec une simple toile posé sur des bâtons de marche ou des bouts de bois.
Protection contre les intempéries en ultra léger
Un tarp tient pourtant un gros orage sans aucun soucis. Un abri mono-paroi bien choisi résistera à bien des rafales de vent. Il faut savoir que beaucoup de gens utilisent l’abri ultra léger par tous les temps sans aucun problème météorologique particulier. Avec de bons vêtements et un bon sac de couchage plus un endroit bien choisi , vous ne risquez rien. Avec un peu d’expérience , vous sélectionnerez rapidement le meilleur endroit pour éviter de se retrouver dans une mare d’eau au petit matin, ou dans un couloir d’air glacial.
Les animaux et les rôdeurs peuvent aussi faire partie des peurs. Pour les animaux , dans nos contrées, peu de danger. En général votre présence est ressentie et les animaux ne viennent pas s’approcher . Et si vous avez la chance au réveil d’apercevoir un chevreuil vous vivrez certainement un joli moment .
Même chose concernant les mauvaises rencontres. Vous ne courrez fondamentalement pas plus de risques en abri ouvert qu’en tente fermée ( elle n’arrêtera personne) . Et là aussi le choix de votre emplacement sera primordial pour diminuer les risques.
Enfin, c’est le premier pas qui compte. N’hésitez pas à faire votre premier campement dans un endroit que vous connaissez bien, ou encore de procéder à des essais préalables au fond de votre jardin. Puis pour votre premier vrai bivouac en abri ultra léger faites le avec une personne qui en a déjà l’expérience !
Le matériel de l’ abri ultra léger
Les tarps
Un tarp n’est rien d’autre qu’une toile étanche (ou voire une bâche) qui dispose de points d’ancrage sur et autour de la toile. Pour monter un tarp , il faut soit utiliser des branches, des petits troncs d’arbres ou ses bâtons de marche.
Ce sont les abris les plus légers du marché. Ils sont peu onéreux et s’adaptent à toutes les situations que vous pouvez rencontrer. Néanmoins c’est la version ultime, qui nécessite donc d’un peu d’expérience et de technique pour être parfaitement à l‘aise.
Les abris mono-parois
L’abri mono-paroi se compose d’une toile extérieure étanche et n’a pas de sol pour les versions les plus strictes. ils peuvent être ouverts ou fermés, et peuvent abriter, selon les modèles, de 1 à 4 personnes . Leur usage est plus simple qu’un tarp et ils possèdent pas mal d’accessoires rendant la vie plus facile ( moustiquaires, sol…). C’est l’idéal pour un débutant en abri ultra-léger même si leur poids et leur encombrement peut être parfois un frein.
Choisir son lieu de bivouac quand on utilise un abri ultra léger
Comme nous l’avons dit précédemment le choix de l’endroit pour réussir son bivouac avec un abri ultra léger est essentiel. Cela demande un peu d’expérience mais vous aurez vite les bons réflexes pour déterminer si un endroit est propice à une zone de bivouac.
Dans un premier temps repérer avant votre journée de randonnée, sur votre carte, des zones à peu près plates et éloignées de routes ou de chemin de grand passage. Evitez les vallées encaissées ou les creux marqués ( plus froids la nuit) et les zones surplombées de falaises ou d’à pic ( chutes de pierre). Evitez aussi les marais et les zones trop humides même si la proximité d’un petit cours d’eau peut être pratique.
Une fois sur place, observez le terrain . Si vous doutez de la possibilité d’une crue , évitez les zones où se sont entassées des débris. Evaluez si l’aspect de l’endroit est conforme à ce que vous aviez imaginé sur la carte.
Pour trouver l’endroit précis où monter votre abri, choisissez un emplacement à l’abri du vent, avec un sol plutôt moelleux. N’hésitez pas à l’aménager avec des fougères ou des grandes plantes, de la mousse ou des aiguilles de pin.Vous aurez aussi un effet isolant bien appréciable.
Puis avant de définitivement vous installer , testez l’endroit où vous coucherez. Souvent le diable se niche dans les détails : un caillou pointu, un creux ou une bosse invisible depuis la position debout.
Ensuite , il ne vous reste plus qu’à monter votre petit campement et passer une bonne soirée et une bonne nuit !