Même si cette année la neige est en retard sur les sommets, le risque d’avalanche est toujours présent en montagne et on se doit d’en être conscient. Chaque année des skieurs se font emporter et, même si c’est difficile de se prémunir à 100% contre des catastrophes naturelles de ce type, il y a quelques notions à connaitre, des règles de prudences à appliquer, et des outils modernes qui permettent de mettre le plus de chance de son côté. Cet article vise donc à vous donner les premières pistes de réflexion. Il n’est pas exhaustif bien sûr, et ne remplace jamais l’avis pris auprès des professionnels de la montagne. Avalanche : l’information avant tout ! Avant de partir, skieurs et snowboardeurs doivent consulter les prévisions météorologiques, et les bulletins d’estimation du risque d’avalanche, au 08 92 68 10 20 ou sur Meteofrance à la page du bulletin d’avalanches. Là, il faut cliquer sur le département de votre choix et ensuite la zone géographique détaillée pour accéder au bulletin avalanche. Pour plus de sûreté, il faut bien sûr se renseigner auprès des professionnels locaux : guides de montagnes, bureau de la station, affichage gendarmerie…etc. Dans les bulletins avalanches les risques sont classés de 1 (faible) à 5 (très fort) mais il est conseillé de ne pas s’en tenir seulement au chiffre donné mais de lire l’intégralité du bulletin qui peut donner des indications précieuses. En cas de risque 5 pas besoin de réfléchir : annulez votre sortie, un point c’est tout. Il existe un guide en téléchargement sur le site de Météo France qui explique comment s’informer et lire les bulletins météo liés aux avalanches. Ces informations sont à lire au moins une fois par saison ! L’information c’est aussi et très souvent quelque chose d’informel : en station, ouvrez grandes vos oreilles et soyez attentifs à ce qui se dit. Vous entendrez souvent des habitants parler de petit départ d’avalanches la veille à tel ou tel endroit. Ce sont des signaux d’alertes qui doivent vous mettre en éveil ! Ne jamais partir seul Avant de partir à l’aventure, mieux vaut former un petit groupe de skieurs, mais surtout ne jamais partir seul. Il faut veiller à créer un groupe homogène, de même niveau technique et physique si possible ou au moins clairement identifier ceux qui ont une carence technique ou d’expérience Un itinéraire à préparer d’avance Si vous faites du hors-piste ou du ski de randonnée l’itinéraire choisi doit être préparé avant le départ, en ayant pris en compte les conditions météorologiques du moment. Quant au parcours, il ne doit pas être trop long afin de ne pas rentrer trop tard. En tout cas, il doit être communiqué à quelqu’un qui reste dans la station. Vous pouvez aussi le déposer dans certaines stations au bureau des guides. Savoir s’adapter En cas d’imprévu, comme des chutes de neige ou de pluie, il ne faut pas hésiter à faire demi-tour. Au cours d’une excursion hors-piste, plusieurs éléments sont également à surveiller, notamment la consistance de la neige et l’état de fatigue des skieurs. Il ne faut jamais se sentir honteux d’en faire un peu moins. Et attention aux derniers jours du séjour où on veut en faire un maximum pour profiter car « dans deux jours on est au bureau ! ». Se compter régulièrement Il faut également penser à se compter régulièrement, et à se surveiller les uns les autres. Il faut aussi ne pas skier trop compact et laisser des intervalles entre les skieurs. Faites des doublons ou des triplettes si le nombre le permet. Et rester « en vue » permanente dans ces sous-groupes. Ne pas s’arrêter n’importe où Il est recommandé de prévoir des zones où le groupe pourra attendre, ou être à l’abri en cas d’avalanche. Il ne faut d’ailleurs pas s’arrêter à l’aval de la trajectoire du groupe mais privilégier des zones de sécurité sur les côtés, à l’abri d’éboulements éventuels. Ecouter son instinct En cas de doute (à l’ouïe ou en visu), il est recommandé d’enlever les dragonnes des bâtons et les lanières de sécurité des fixations des skis ou du snowboard. Si la situation vous paraît dangereuse, mieux vaut ne pas continuer et rentrer à la station. Surtout si vous constatez des petits départs de neige sous vos skis. Face à l’avalanche Lorsqu’une avalanche se déclenche, il est conseillé de s’échapper latéralement plutôt que skier tout droit dans la pente. Pour éviter un ensevelissement, les professionnels recommandent d’enlever les lanières et les dragonnes des skis et du snowboard et de s’en séparer. Mieux vaut également laisser de côté si on en a le temps, tous les objets lourds comme les sacs à dos. Une fois qu’on est emporté par la neige, pour tenter de rester à la surface, il faut s’allonger sur la neige portante, et essayer de « nager » en faisant de grands mouvements dans la neige non portante (ne pas se mettre en position compacte mais plutôt essayer de se déployer au maximum), fermer la bouche absolument pour ne pas avaler de neige et protéger son visage avec les mains, les bras ou le col de sa veste. Le tout en essayant de conserver son sang-froid. Bien s’équiper pour se prémunir des conséquences d’une avalanche Arva (ou DVA) L’indispensable de tout skieur ou randonneur hors-piste. Le détecteur de victime d’avalanche est un émetteur-récepteur à porter sous les vêtements qui permet, en position émission, d’être retrouvé sous une coulée, et en position réception de trouver la victime. Qu’ils soient analogiques ou numérique, tous les DVA ont une fréquence d’émission de 457 kH. Et bien entendu, un DVA ne s’emporte jamais sans une pelle et une sonde. D’autre part, testez toujours votre DVA avant de partir et n’oubliez pas de le mettre en position « émission ». Recco Contrairement à l’ARVA, le Recco est un système passif. Le skieur porte sur lui de petites plaquettes réflectrices dans lesquelles sont intégrées une antenne en cuivre et une diode. Aucune pile, aucune batterie. Pour retrouver les plaquettes, et donc la victime, les secours utilisent le détecteur Recco émettant à une fréquence que le réflecteur lui renverra doublée. Là où l’Arva est utilisé par les personnes de votre groupe, le Recco est un système utilisé par les secours .C’est un système complémentaire au DVA a et il ne le remplace pas mais augmente les chances d’être retrouvé. L’avantage du Recco est qu’on peut le trouver incrusté dans les vêtements de ski ! N’hésitez pas lors de vos achats à vérifier sa présence et sélectionner vos vêtements en fonction de celle-ci. Le gros point fort est que c’est un système passif sans batterie, sans mise ne marche et impossible de l’oublier si il est incrusté dans vos vêtements de ski ! Avalung Le principe de l’Avalung est de faire en sorte qu’une victime vivante, ensevelie sous une neige, même tassée, puisse respirer. L’Avalung est un harnais, porté sur les vêtements, dans lequel est intégré un embout et un filtre : ceux-ci permettent de respirer l’air contenu dans la neige environnante, et un système de valves à sens unique permet d’expulser l’air expiré derrière la victime. Avalanche Ball Un gros ballon rouge est relié à la personne ensevelie par une longue cordelette. On voit le ballon, sur la neige, on suit la cordelette, on trouve la victime. Rien de plus simple ! Le but n’est pas de skier avec le ballon derrière soi, alors celui-ci il est plié, emballé et accroché sur le dessus du sac à dos. C’est une poignée située sur une bretelle du sac, que vous actionnerez en voyant le départ d’une avalanche, qui va actionner les ressorts qui donneront sa forme au ballon. Flash avalanche A peu près le même principe que l’Avalanche Ball, mais sans le ballon, le Flash Avalanche consiste à déplier une cordelette de plusieurs mètres au départ de l’avalanche et qui permet de remonter rapidement jusqu’à la victime. Ce système se porte au poignet comme une sorte d’attelle : on le déclenche en tirant sur une languette. 4 rubans rouges fluo, de 10 mètres chacun, et qui sont tous reliés à la victime, sont alors déroulés et subsistent grâce à leur légèreté en surface de la coulée. Sac ABS Airbag Si vous flottez en surface d’une coulée d’avalanche vous devriez vous en sortir. Pour cela il existe maintenant des sacs ABS Airbag : ce sont deux gros coussins, pliés dans un sac à dos spécial, que le skieur, embarqué dans une coulée, gonfle grâce aux cartouches d’azote contenues dans le sac. Comme pour tous les systèmes, il n’y a qu’une poignée à tirer. Ces sacs ont fait leurs preuves et équipent de plus en plus de riders et de secouristes. L’idéal si vous êtes en petit groupe est de mixer ce genre de solutions techniques mais chacun doit en avoir au moins une, avec en plus le DVA et les balises Recco dans les vêtements. Il n’existe pas de solution parfaite bien sûr, et certaines dépendent de vos réflexes et de votre vigilance, mais partir sans rien c’et s’assurer pratiquement aucune chance de survie alors pensez-y en vous préparant. Enfin, comme évoqué plus haut, le premier facteur de prévention est de skier hors-piste dans de bonnes conditions et pas dans des conditions à risques. C’est toujours frustrant, certes, de ne partir ou d’annuler une sortie mais ça vaut mieux que de pleurer éternellement des compagnons disparus. La montagne est belle et offre un terrain de jeu fantastique : il faut savoir la respecter et faire preuve d’humilité pour pouvoir en profiter longtemps !