Randonner avec son chien, mode d’emploi avec Alice & Helly ! Vous souhaitez randonner avec votre chien mais vous vous posez un tas de questions ? Entre le matériel et les interdictions aux chiens sur certains sites, cela peut sembler compliqué. Mais pas de panique, pour vous lancer en toute sérénité, Alice, randonneuse expérimentée et Helly, sa fidèle malinoise sont là pour vous guider. Native des Alpes du Nord et après une première longue expérience de cani-rando avec une chienne golden retriever durant 16 ans, elle parcourt désormais les sommets dans tous les massifs alpins avec sa belle Helly. De la balade familiale à la randonnée alpine engagée en utilisant du matériel adapté, elle vous partage ses informations essentielles pour débuter cette activité avec votre compagnon à 4 pattes ! Comment bien randonner avec son chien Où randonner avec son chien ? C’est simple, dans les Alpes il y a deux règles à retenir : le cœur des parcs nationaux qui sont au nombre de 11, comme ceux de la Vanoise ou du Mercantour, sont formellement interdits aux chiens. L’aire d’adhésion, c’est-à-dire la partie autour du cœur des parcs, est cependant autorisée ! les réserves naturelles ont une réglementation spécifique. Soit ils interdisent formellement la présence de nos animaux de compagnie, soit ils les autorisent en laisse. Pour vérifier, il faut avoir idéalement dans son smartphone une carte interactive type IGN – Visorando, Osmand, Fatmap, etc. – qui vous permet d’observer les limites des parcs et donc les endroits à éviter. Sur internet, on trouve également toujours des indications en cas de doutes. Au-delà de ça, le champ des possibles est infini ! On arrive à randonner chaque week-end dans des endroits différents sans aucune difficulté. Comment gérer les troupeaux et les patous ? En période d’estive, c’est à dire de juin à septembre, vous pouvez vous retrouver nez-à-nez avec des troupeaux et des chiens de protection. Ils sont impressionnants par leur taille imposante et ont souvent mauvaise réputation. Il faut pourtant garder en tête que le nombre d’accidents reste marginal si vous adoptez le bon comportement : s’éloigner du troupeau protégé, rester calme et ne pas faire de grand geste. C’est plus facile si votre chien, comme Helly, est sociable avec ses congénères ou même peureux. On traverse sans jamais s’arrêter en leur parlant avec une voix de bisounours pour leur signifier notre bienveillance et ça se passe plutôt bien ! Parfois il arrive qu’on se fasse suivre un peu avec aboiement et grognement mais nous n’avons jamais été attaqués alors que nous en croisons très fréquemment. Cependant, si votre chien est réactif, on vous conseille vivement de questionner les offices du tourisme qui sont parfois informés de la présence des troupeaux car la rencontre pourrait être plus compliquée à gérer. Quel matériel pour randonner avec son chien ? Pour partir en randonnée avec son chien, on peut utilise principalement ces deux harnais comme pour Helly : un harnais léger type canicross idéal pour les balades courtes et faciles un harnais en Y avec une poignée dorsale pour les randonnées longues et pouvant être techniques, utile pour aider à l’extension sur un ressaut rocheux par exemple ! Lorsque l’on part sur plusieurs jours en trek, elle est équipée d’un harnais de bât, c’est-à-dire de deux sacoches qui lui permettent de porter son eau et une partie de ses croquettes pour nous soulager. Elle a également des gamelles d’eau/d’alimentation rétractables et un duvet enfant lorsque les températures sont négatives ! L’hiver, si vous avez peur des effets de la neige sur votre compagnon à 4 pattes, il existe des crèmes graissantes pour protéger les coussinets, ce qui permet de prévenir les éventuelles gelures. Les bottines bas de gamme sont déconseillées : elles risquent de produire l’effet inverse de ce que vous souhaitez. Car si elles ne sont pas étanches et correctement mises, votre chien va marcher avec des glaçons attachés aux pattes ! Pour les plus frileux, des manteaux étanches existent mais ils peuvent parfois limiter le mouvement si la randonnée est longue. Helly n’a pas d’équipement spécifique à la neige et peut y rester 8 à 10h sans grande difficulté. La gestion du froid et de la neige est finalement propre à chaque chien. Comment gérer l’effort de son chien Le dénivelé Avec un chiot, il faut y aller doucement : on augmente progressivement le dénivelé pour éviter les soucis de santé dans le futur car ils sont en pleine croissance ! Et concrètement ça veut dire quoi ? L’idéal si vous débutez ensemble, humain et chien, est de viser des randonnées au début à 200/300 mètres de dénivelé positif et d’observer l’attitude de votre chien ou encore son état de fatigue pendant la balade. Puis d’augmenter au fil des mois le dénivelé et le kilométrage. La gestion de l’eau Il faut bien penser qu’un chien en été boit plus qu’en hiver. Il est nécessaire de lui prévoir une réserve d’eau conséquente : au minimum 1L sur les petites sorties, voire 2 à 3L sur des grandes randonnées. Certains les font boire dans les cours d’eau et lac croisés sur la balade. Mais il arrive parfois qu’on ne trouve aucun point d’eau ou qu’ils soient asséchés, donc il est préférable de toujours anticiper à ce niveau. L’altitude Méfiez-vous de l’altitude si vous souhaitez dépasser un jour la barre des 3000 mètres avec votre chien. Comme pour l’homme, le manque d’oxygène peut les mettre en difficulté s’ils n’ont pas assez d’endurance mais aussi parce qu’ils peuvent être sujet au mal des montagnes comme nous. La différence, c’est qu’ils ont du mal à prévenir. On doit donc rester attentif au moindre changement de comportement inhabituel de son chien. Mais cela ne veut pas dire que c’est à proscrire : nous avons à notre actif une vingtaine de randonnée à plus de 3000 mètres d’altitude avec Helly. Les panoramas sont à couper le souffle et le partage avec elle de ces sommets en est d’autant plus beau ! Notre objectif 2023 est d’ailleurs de lui faire passer la barre des 4000m en cani-alpinisme. Comment rester en sécurité ? En laisse ou en libre ? Lorsqu’il y a une réglementation spécifique comme la laisse obligatoire, il faudra s’y tenir. Sinon l’amende peut être salée ! Elle est souvent annoncée en début de parcours sur des panneaux qui contiennent un numéro d’arrêté préfectoral ou municipal. Autrement, il n’y a aucune obligation et c’est à vous de travailler le rappel pour pouvoir vous promener sereinement sans laisse et sans déranger la faune et la flore ! Vous croiserez souvent des bouquetins, des marmottes, des chamois et d’autres espèces qui ont besoin de tranquillité. Si beaucoup de chiens ont un instinct de prédation ou de jeu à vouloir courir derrière eux, il est complètement possible de les éduquer à stopper net leur élan à ce sujet. D’ailleurs, vous serez probablement vous-mêmes ravis de pouvoir observer ce spectacle de la nature. Les bouquetins sont souvent très curieux avec les chiens qui restent calmes et ils viennent volontiers vous observer de plus près ! Quel comportement face à un loup ou un ours ? Pas de panique, il est extrêmement rare et on considère que c’est une chance de croiser ce genre de spécimen en montagne, il serait donc exceptionnel de tomber nez à nez avec ces espèces. Si cela devait arriver, il faut rester calme et éviter de courir, tout en gardant un œil à la fois sur l’animal mais aussi sur votre chien. En 30 ans de montagne, je n’ai croisé un loup gris qu’une seule fois sur un glacier des Alpes du Nord : on était seules avec Helly à 200 mètres de lui et ça s’est très bien passé ! Il nous avait repéré depuis longtemps et nous n’étions pas une menace pour lui, on est restées sans bouger. Il a donc continué sa petite vie de loup durant 10 minutes avant de nous laisser le contempler remonter l’intégralité du glacier. Eté, automne, hiver, printemps : les pièges à éviter à chaque saison ! L’été, la chaleur peut parfois être assommante. Il est donc important de bien penser à l’hydratation de votre chien : ils peuvent en effet être sujet à l’insolation. Partir très tôt le matin vous permettra d’éviter les températures élevées car vous serez probablement sur votre descente au moment où le soleil sera à son zénith. L’effort est donc bien plus modéré. À l’automne, c’est la grande période de chasse. Il faut être vigilant pour la sécurité de nos chiens car trop d’accidents les visent encore actuellement. Un harnais fluo et une clochette sont très pratiques pour qu’ils se fassent bien repérer ! L’hiver, si vous débutez, il est préférable de privilégier les raquettes ! Il sera plus facile de gérer votre chien. Le ski de randonnée, c’est très sympa mais ça s’apprend, gare aux carres très coupantes qui peuvent sévèrement blesser votre chien : on apprend à son animal à rester derrière et ne jamais nous dépasser. Au printemps, les beaux jours reviennent et la neige fond. Gare à la période avril/mai avec ses nombreux névés qui, comme pour les humains, peuvent se révéler fort dangereux s’ils sont pris sans attention particulière. Il faut apprendre à traverser calmement avec son chien qui généralement n’a pas conscience de la glissade potentielle. Maintenant, les cimes n’attendent que vous et votre fidèle compagnon ! Et pour suivre les aventures d’Alice et Helly, c’est par ici.