Il n’y a certainement rien de plus personnel que le choix d’une paire de chaussures de randonnées : chacun a une forme de pied spécifique, a un ressenti particulier et nous sommes, inégalement, plus ou moins sensibles aux ampoules et autre phénomènes désagréables. Mais ceci dit, quand vient l’heure du choix d’une nouvelle paire vous devez avoir en tête quelques critères essentiels pour éviter de vous tromper : vous pourrez toujours les « mixer » ensuite avec votre avis personnel. Le but de cet article est donc de vous livrer les clés essentielles qui pourront guider votre sélection et votre achat. Vos chaussures : votre première garantie de sécurité On le conçoit aisément pour la voiture : de bons pneus sont essentiels à une sécurité optimale de votre véhicule. Il ne viendrait à l’idée de personne de partir pour un long voyage avec des pneus de mauvaise qualité, usés ou encore, pire, achetés à bas prix sans considérations techniques. Et bien dites-vous que c’est pareil pour les chaussures. Elles sont votre surface de contact pendant la randonnée .De plus, lorsqu’on marche en montagne ou en terrain vallonné, sans même parler d’alpinisme, la chaussure joue un rôle primordial. La qualité d’accroche de la semelle et une rigidité adaptée permettent de maîtriser les dévers, les surfaces glissantes comme les pentes herbeuses, les terrains humides et la neige. N’oubliez pas enfin que la grande majorité des accidents proviennent d’une chute, d’une glissade ou perte d’équilibre et que la zone la plus touchée du corps humain est bien évidemment la partie inférieure avec une forte concentration sur la cheville et le pied. Alors voyons ensemble les 3 critères de sécurité d’une bonne chaussure de randonnée : La rigidité : elle est essentielle pour la tenue du pied et l’accroche en terrain montagneux. Elle évitera les entorses et foulures et guidera votre appui de manière ferme et sans hésitation. La rigidité d’une chaussure est essentielle également en terrain meuble (sable, boue, terre…). En montagne, un manque de rigidité de la part de la chaussure sera, à la longue, synonyme, de manque de stabilité pour le pied qui cherchera instinctivement à compenser par un effort musculaire. N’hésitez donc pas à choisir des chaussures assez rigides. Avec un chaussant adapté à votre pied, vous ne souffrirez pas d’une chaussure rigide et vous constaterez que celle-ci vous apportera le confort et la sécurité : la zone cheville-tibia et très sollicitée lors de la marche et quand elle n’est pas assez soutenue par une chaussure rigide et montante, elle va souffrir des efforts demandés par le terrain, de la même manière qu’un véhicule dans les virages lorsqu’il a des suspensions fatiguées. Le maintien : un bon maintien est la résultante d’une chaussure adaptée à votre pied, avec une tige haute, qui vient soutenir l’articulation de la cheville et le bas du tibia. Un bon maintien sera la garantie également d’une fatigue moindre à la longue. L’accroche de la semelle : l’accroche d’une chaussure de randonnée dépend de la qualité du matériau utilisé et de son crantage. En général, les gommes plus tendres ont une meilleure accroche sur le rocher et les surfaces pierreuses mais elles s’usent plus vite, ce qui est peut être pénalisant. Les gommes dures seront plus résistantes mais peuvent parfois avoir tendance à ripper. On cherchera donc un compromis efficace en fonction des terrains pratiqués mais il y a maintenant dans le commerce de très bonnes semelles, à la longévité et à l’accroche rocheuse satisfaisante même sur surface humide. Au-delà de l’aspect sécuritaire vous devez bien évidemment être très attentif aux critères de confort pour le choix de vos chaussures de randonnée. Protection / Imperméabilité Il s’agit d’un point fondamental pour les activités de montagne. L’essentiel reste dans le complexe étanchéité/respirabilité. En effet, certaines coques plastiques sont des plus imperméables, mais assez mauvaises en respirabilité. Le pied transpire pendant l’effort et il lui faut une chaussure à la fois protectrice de l’élément aqueux mais respirant pour évacuer sa propre humidité. Lorsqu’une chaussure a une mauvaise respirabilité vous serez gêné par l’aspect humide de la transpiration (avec des risques de développement de germes) et vous aurez aussi une sensation de gelure lorsque le froid s’installe sur un pied humide et confiné. Ma pratique depuis quelques décennies m’amène à penser que la membrane et la doublure intérieure sont essentielles pour la lutte contre les pieds mouillés. Elles doivent être à la fois imperméables et respirantes. J’ai pu constater que celles de type Gore Tex offrent un grand confort et une excellente qualité tout en restant dans une gamme de prix abordable. La pointure Pour choisir sa pointure, il faut faire simple : en général, pour les chaussures rigides et très rigides choisissez une pointure de plus que celle utilisée à la ville. Pour une chaussure un peu moins rigide, une demie-pointure suffira. Enfin, il faut tordre le coup à l’idée selon laquelle les chaussures se détendent a la longue. Vérifiez dans votre placard, vous verrez rarement une chaussure se rallonger au fil des années. A la limite c’est le chaussant qui va un peu s’élargir et les matelas intérieurs se contraindront légèrement mais si votre chaussure est trop petite au départ….et bien elle le restera ! En randonnée si vous choisissez une chaussure avec une pointure de plus que celle utilisée au quotidien, avec l’épaisseur de chaussettes utilisées en montagne, vous devriez être dans une zone de confort optimale pour votre pied. Autres composants essentiels d’une chaussure de randonnée • Crochet autobloquant : il permet de bloquer la totalité ou la partie basse du serrage pour des réglages plus précis et verrouille la tenue de la chaussure pendant la marche. On pourra serrer davantage à la descente plutôt qu’à la montée pour soutenir le pied. Il n’est pas essentiel, mais peut être un plus dans les parcours les plus difficiles. • Absorption des chocs: très important pour encaisser les vibrations et donc soulager les articulations du randonneur et ses lombaires. Cette partie est en général offerte par la forme anatomique de la chaussure et la présence d’une semelle intérieure intercalaire. Pour les parcours de longues distances, les terrains accidentés, et avec un portage, la qualité de l’amorti est primordiale. • Tige : Plus ou moins montante. Peut-être en mesh, synthétique, croute de cuir, nubuck, cuir…La qualité du matériau utilisé est essentielle pour la longévité de votre chaussure et pour un bon maintien. • Pare-pierres : Partie rigide à l’avant de la chaussure qui va éviter les chocs et limiter également l’abrasion de la partie avant de la chaussure. Enfin dernier conseil, ne partez pas pour un trek de plusieurs jours avec une paire absolument neuve, à peine sortie de la boite ! Faites, au minimum, entre 5 et 10 sorties avec auparavant : d’abord cela vous permettra de vous assurer que vous ne souffrez pas et que vous ne décelez aucun problème, ensuite cela permet à la chaussure de se faire un peu à votre pied et de vous offrir un confort optimisé. Ne négligez donc pas votre chaussure de randonnée : elles méritent un soin particulier et surtout un choix sérieux et attentif. Il existe aujourd’hui un large choix technique de chaussures et cela pour tous les budgets. Ainsi, par exemple CimAlp a développé un partenariat permettant à ses clients de découvrir une gamme de chaussures techniques et confortables dans une fourchette de prix raisonnables. N’hésitez pas à aller y jeter un œil avant votre prochain trek ! .